Battue mais pas défaite. Malgré ses deux revers, aux dernières législatives puis hier lors de cette municipale partielle d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais),Marine Le Pen vient de prouver une nouvelle fois qu’elle était la candidate frontiste qui, dans une période de basses eaux pour la formation d’extrême droite, réalisait les meilleurs scores électoraux.
De quoi encore renforcer sa position de candidate à la succession de son père. Lors de la campagne européenne de 2004, elle s'amusait, ses escarpins et une coupe de champagne à la main : «Franchement vous croyez que quelqu'un qui danse le rock pieds nus a une chance de devenir un jour présidente du Front national.» Deux ans après l'accession de son père au second tour de la présidentielle, la benjamine des trois filles du chef, née en 1968, pense déjà à la succession. Et pas seulement en dansant.
L’ancienne avocate commise d’office parfois pour défendre des étrangers en situation irrégulière, devenue chef du service juridique du parti d’extrême droite, sort de l’ombre à la faveur de l’entre-deux tours de la présidentielle de 2002. Faute de cadres en nombre suffisants pour intervenir sur les plateaux télés, quelques responsables du FN la poussent alors à occuper le terrain. Sa gouaille, sa voix travaillée par les cigarettes, son sens de la repartie très Le Pen, sa manière moins agressive de défendre les idées traditionnelles du Front comme la préférence nationale, font mouche. Surtout cette mère de fam