A l'image de ces entreprises qui offrent à leurs cadres exténués un stage de remotivation, le Parti socialiste délocalisait hier sa direction au centre technique du rugby de Marcoussis (Essonne), pour une séance de réflexion sur le «projet».
10 heures. Débriefing tactique devant quelques journalistes, rue de Solférino, pour Christian Paul, qui pilote à la fois le Laboratoire des idées du PS et ce «séminaire». Pour justifier cette longue marche des socialistes vers l'Essonne, le député de la Nièvre évoque un «choc culturel», pensé pour «changer radicalement notre méthode de travail». Par rapport à l'adversaire, d'abord : «Nous sommes dans une compétition idéologique avec la droite et Nicolas Sarkozy, et nous voulons aussi y prendre notre part.» Mais, aussi, du point de vue d'un collectif socialiste dont on se demande, faute de l'avoir rencontré, s'il existe encore. «C'est un moment que nous voulons très fusionnel», espère Paul, qui «attend un déclic devant le caractère assez dramatique de la situation de guerre tribale au PS.»
11 h 30. Les camarades grimpent dans le bus garé devant le siège du parti. Ambiance départ en classe verte : «J'ai oublié mes chaussures de sport, comme à l'époque des cours de gym», lance Arnaud Montebourg. Les socialistes, toutes écuries confondues, semblent respirer à l'idée de s'échapper du huis clos de Solférino. «Il vaut mieux s'éloigner du