Sans le moindre début de suspense, les députés ont écarté hier la troisième motion de censure déposée par les socialistes depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Celle-ci, défendue sous l'angle d'attaque de la politique économique du gouvernement, mais aussi de ses «dérives institutionnelles», a recueilli 225 voix, soit soixante-quatre de moins qu'il n'en fallait pour renverser l'équipe Fillon. Celles des socialistes, donc, des communistes et des Verts, mais aussi celle du leader du Modem François Bayrou, qui, s'il n'a pas trouvé l'initiative «enthousiasmante», a néanmoins «décidé de la voter pour une seule raison : un Etat qui multiplie les dettes méritait un signal d'alarme».
Après le discours de Nicolas Sarkozy au Congrès et le remaniement gouvernemental, et alors que François Fillon n'avait pas engagé dans la foulée sa responsabilité devant l'Assemblée nationale, le principe de la procédure, au PS, avait fait débat. Jean-Marc Ayrault, patron des députés socialistes, n'était pas très chaud. «On offre à Fillon le discours qui lui manquait pour se faire applaudir par sa majorité, estimait un de ses proches. La seule chose qu'on retiendra au 20 heures, c'est que Fillon a reçu une standing ovation. Alors qu'il n'existait plus.» A l'affût du moindre coup parlementaire, Laurent Fabius avait pourtant emporté le morceau. Et, du même coup, la possibilité d'être l'orateur. «Sarko fait son discours de Versailles, remanie le