Le Parti socialiste a touché le fond à Hénin-Beaumont, car sa déroute dès le premier tour au cœur d’une de ses régions d’implantation historique n’est pas seulement un échec politique mais un désastre moral. Si le PS a été violemment rejeté par ses électeurs dans le Pas-de-Calais, c’est qu’il y est apparu sous ses traits les plus caricaturaux et les plus négatifs : une municipalité sortante déconsidérée et honnie, avec un maire en prison, une commune endettée, ployant sous les impôts locaux, ravagée par un taux de chômage double du taux national et, pire que tout, une direction nationale couvrant des manœuvres politiciennes absurdes et désespérées au lieu de couper vigoureusement les banches mortes. Hénin-Beaumont n’est pas la France mais le Parti socialiste y a concentré et déployé toutes les dérives qui le menacent. Premier parti de France aux élections locales, le PS s’enlise dans un localisme qui favorise la multiplication de fiefs autonomes parmi lesquels se glissent des copains et des coquins protégés par les solidarités régionales et par les camaraderies de courant. Les hommes d’appareil, toujours les mêmes seconds couteaux depuis vingt ans, se perdent en jeux de pouvoir stériles et malsains.
La direction nationale, Martine Aubry en tête, n’a rien pu ou rien voulu, sans se rendre compte qu’explosent ainsi tous les symptômes d’un parti sclérosé, menacé de déclin. Depuis l’effacement de Lionel Jospin, le PS n’est plus un parti d’alternative. S’il continue comme aujourd’h