Elle est arrivée comme ça, sans prévenir, au milieu des factures et des publicités, presque comme si elle avait honte d’elle-même. Elle, c’est la lettre du secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, adressée aux restaurateurs français et qui fait suite à la fameuse baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 %. Une bien jolie lettre, envoyée fin juin, dans laquelle l’ex-ministre se félicite de cette baisse tant attendue opérée par son parti et caresse la profession dans le sens du poil.
Bref, un courrier qui serait presque passé inaperçu s'il n'avait été accompagné d'un… bulletin d'adhésion au parti majoritaire, affublé d'un tape à l'œil : «TVA à 5,5 %, engagement pris, promesse tenue.» Bertrand clientéliste ? L'action gouvernementale récupérée par une logique partisane ? On peut s'offusquer de la méthode - du jamais vu en politique - mais qu'en pensent les principaux intéressés ?
Faille. En réalité, nombreux sont les restaurateurs parisiens qui n'ont pas même remarqué la lettre, jetée à la va-vite ou tout simplement pas reçue. Une petite faille dans la grande opération marketing du parti du Président. Avertis de l'initiative, ils ouvrent des yeux ronds, suspectent le canular, loin d'être convaincus que le bon d'adhésion existe vraiment. Chez les récipiendiaires, l'incrédulité domine : «Au début, on trouve ça trop gros. On pense à une blague…» reconnaît par exemple la jeune gérante d'un établissement rue Saint-Paul.
Passé l'étonnement, les réactions s