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grand angle

Défense. Fin de fission

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Visite dans les deux usines françaises de production d’uranium et de plutonium militaires en cours de démantèlement. Au moment où le désarmement revient à la mode.
publié le 10 juillet 2009 à 6h53
(mis à jour le 10 juillet 2009 à 6h53)

Les lecteurs de Tintin vont trouver la nouvelle «renversante» : on démantèle en ce moment le centre de recherches atomiques de Sbrodj, celui d'Objectif Lune (1). Enfin, presque. Car, entre la pile atomique du professeur Baxter et le réacteur G2 de Marcoule, il y a plus qu'un air de famille .

C’est un énorme cylindre de béton de 20 mètres de diamètre - rectangulaire sous le crayon d’Hergé - qui trône sous une nef métallique haute de 55 mètres. La face avant de ce bloc-réacteur est percée de plus d’un millier de petits canaux horizontaux qui permettaient d’introduire l’uranium dans le cœur. A l’intérieur, il y a encore 1 200 tonnes de graphite.

La technologie date des années 1950, et le décor aussi. Pour s’en approcher, on ne revêt pas de la combinaison étanche orange de Haddock, mais il faut quand même porter blouse blanche, casque et dosimètre, au cas où quelques neutrons agressifs se promèneraient dans le bâtiment. Après la visite, le certificat médical en fera foi : zéro mSv (millisievert). On respire.

Le réacteur «plutonigène» G2 avait un frère jumeau, baptisé G3, et un frère aîné de taille plus modeste, G1. Ils ont fonctionné entre 1956 et 1984, sur le site de Marcoule (Gard). Grâce à eux, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) y fabriquait du plutonium à usage militaire pour les bombes nucléaires de la force de dissuasion.

En 1996, la France a entrepris de démanteler ses deux usines de production de matières fissiles de Marcoule, pour le pluto