«Une manœuvre grossière.» C'est ainsi que le sénateur maire PS de Lyon, Gérard Collomb, qualifie la proposition de réorganisation territoriale publiée hier par cinq ténors de l'UMP, dont son secrétaire national, Xavier Bertrand, dans les colonnes du Figaro. Moins pour ce qu'elle dit que pour ce qu'elle ne dit pas. Sur le fond, le baron socialiste est d'accord avec l'objectif de simplification des structures territoriales. Il n'est pas opposé à une fusion des régions et des départements et à l'émergence de quelque 3 600 «conseillers territoriaux», en lieu et place des 6 000 actuels conseillers régionaux et généraux. Ni même au regroupement des communes et des intercommunalités dans un «pilier» commun dont tous les représentants seraient élus sur les listes municipales. Pas plus qu'il ne s'offusque de la date proposée par l'UMP pour l'élection de ces conseillers nouveau genre, à savoir 2014 : «La date, c'est pas le problème.» Ce qui inquiète par contre terriblement Gérard Collomb, c'est le changement des règles du jeu électoral, pendant prévisible de la réforme territoriale, que concoctent en coulisse les ténors UMP.
A l'en croire, l'UMP envisage de modifier à son avantage le mode de scrutin pour la désignation des futurs conseillers territoriaux. Leur élection se ferait à la proportionnelle dans les villes et à la majorité dans les campagnes, réorganisées en grands cantons : une vraie martingale pour l'UMP. «La droite essaye de