«Ça fait un peu rentrée des classes.» Sur les quais d'une gare de l'Est parisienne noire de monde, Sandrine Bélier, nouvelle députée européenne d'Europe Ecologie dans le Grand Est, alterne entre angoisse et excitation avant de grimper dans son TGV direction Strasbourg. «Aller bosser quand d'autres partent en vacances, on a l'impression d'être au rattrapage du baccalauréat…» confie l'ancienne directrice de France Nature Environnement. Comme elle, douze des quatorze députés d'Europe Ecologie faisaient leur «rentrée», hier, pour la session inaugurale du Parlement européen. Comme elle, ils sont tous issus des mondes associatifs, syndicaux ou médiatiques et vont découvrir ce qu'est la réalité de leur nouveau boulot : rapports, commissions, votes en plénières, négociations… «A Bruxelles, on n'a travaillé qu'en groupes politiques, explique Pascal Canfin, ancien journaliste et élu en Ile-de-France, on était entre-nous ! Là, on prend la mesure de nos responsabilités.»
Carottes. Au bar du TGV, on discute des prochains déménagements entre Bruxelles et Paris, de l'avenir d'Europe Ecologie et des futurs travaux dans les commissions. «Il va falloir accepter un fonctionnement différent de celui des ONG, explique Yannick Jadot, ancien de Greenpeace, entre un croque-monsieur et une salade de carottes. Apprendre à négocier en permanence avec des gens qui sont des adversaires politiques.» Puis débarque la benjamine d'Europe