Des zones d’activités commerciales, ZAC comme les nomment les panneaux de circulation. Des paysages mornes parsemés de tours aux couleurs fanées. Un carrelage mural composant une mosaïque dans les tonalités orange, vertes, ou jaune criard. La banlieue ordinaire, capturée par l’objectif de Patrick Zachmann, est exposée à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
Plus d'une centaine de clichés qui révèlent l'évolution de centaines de quartiers «difficiles» pendant ces vingt-cinq dernières années. Le béton et la froideur à la périphérie de Paris et de Marseille courent sur les murs de la Cité, mais ce sont surtout les habitants qui intéressent le photographe. Au milieu des tours, de nombreux portraits. «J'écoute beaucoup les gens. J'aime saisir l'instant après qu'ils ont fini de parler. A ce moment-là, ils peuvent avoir des regards très lointains», explique Patrick Zachmann.
Retour à Marseille. Laisser planer un voile de mystère plaît au photographe. En 1984, il s'est rendu à Marseille pour animer un stage auprès de jeunes issus de quartiers populaires et en a tiré la série Ali, Hacène, César, Nadia, Chérif, Aïcha, Paul et les autres. Une vingtaine d'années plus tard, le photographe est parti à leur recherche afin de savoir ce qu'ils étaient devenus. Les deux séries tirées de ses séjours dans le Sud se répondent. La première en noir et blanc, la seconde en couleurs, témoignages du temps qui a passé et souvent failli.
Les visages ont vieil