Militaires et relevant depuis longtemps de l'autorité du ministre de la Défense, les 100 000 hommes et femmes qui vivent et qui travaillent au sein de la gendarmerie ont été placés le 1er janvier dernier sous la tutelle du ministre de l'Intérieur comme l'avait souhaité le président de la république le 29 novembre 2007.
Alors que les députés viennent de voter la nouvelle loi fondamentale sur la gendarmerie, se pose désormais la question de savoir si les gendarmes ne risquent pas, à terme, de perdre ce qui faisait jusqu’ici leur singularité. En effet, qu’est ce qui peut faire encore aujourd’hui la différence entre le gendarme et le policier et sur quels principes d’action reposera demain cette différence alors que policiers et gendarmes seront soumis à l’autorité des mêmes chefs, du ministre jusqu’aux préfets, en passant par les procureurs et les juges, le tout pour accomplir des missions quasiment identiques ?
Plus qu’un choix organisationnel, il s’agit là d’une question identitaire et la gendarmerie tout entière est confrontée à cette problématique existentielle. Les réflexions internes menées jusqu’ici reprennent des principes déjà publiquement exposés et convergent toutes vers la mise en cohérence de deux «fondamentaux» de l’action individuelle du gendarme aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée, tant les deux sphères privées et publiques sont intimement liées : militarité et territorialité, deux principes qui empêcheraient ainsi que l’identi