Arnaud Montebourg hausse le ton. Le héraut des primaires à la française, face à une direction socialiste qui, sur ce dossier, temporise avec le plus grand soin, monte en pression. Dans la lettre du secrétariat national à la rénovation, qu'il occupe depuis le congrès de Reims, le député de Saône-et-Loire exige que le PS «s'accorde au plus vite sur le cadre général de la procédure» de primaires ouvertes, estimant qu'il y a «urgence à tenir cette promesse». «Au lieu de cela, le parti hésite», déplore-t-il, semblant «acter une forme d'enterrement». Et, pour la première fois, il menace la direction, brandissant les statuts du PS qui stipulent que, à la demande de 35 fédérations ou de 15 % des adhérents, le Conseil national peut décider d'organiser un référendum militant.
«Catacombes». L'entourage de Martine Aubry, de bonne guerre, tente d'esquiver la charge. «C'est une erreur, estime Claude Bartolone, proche de la première secrétaire et chargé des relations avec les partis de gauche. C'est jouer une nouvelle fois les socialistes les uns contre les autres.» Mais Arnaud Montebourg nourrit plusieurs motifs d'agacement. Deux rapports successivement enterrés, sur l'analyse des primaires démocrates aux Etats-Unis et sur des propositions d'organisation en France. Plusieurs rappels à l'ordre de Martine Aubry, aussi, dont l'un public, lors d'un déjeuner de courant, et une «engueulade» d'une heure en tête à tête, en mai.