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Libération
EDITORIAL

Cheftaine

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publié le 16 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juillet 2009 à 6h51)

On la comprend, Martine Aubry. Elue à la suite d’un congrès calamiteux, contrainte d’assumer un calamiteux résultat aux européennes, elle fait front avec un panache certain, telle une crâne cheftaine dans la tempête. Et voilà qu’une escouade de francs-tireurs s’est mis en tête de faire feu à volonté sur ce quartier général déjà très délabré. On peut tirer sur les ambulances, sport sans danger. Mais l’ambulance en question est censée guider le convoi socialiste… Voilà de quoi perdre son sang-froid. La mise en demeure adressée à Manuel Valls trouve ainsi son explication.

Elle serait toutefois mieux justifiée si une stratégie claire de rénovation de cet appareil brinquebalant se dessinait. La première secrétaire arguera qu’elle n’est pas inactive. Réflexion sur le projet, offre d’alliance aux partenaires, maison commune de la gauche : tout cela est bel et bon. Mais tout cela relève aussi d’un classicisme impavide, alors que la crise du capitalisme suppose un esprit d’invention autrement audacieux et que la situation politique implique qu’on ne serve pas forcément les mêmes soupes dans les mêmes marmites. On attend les propositions neuves du PS et on espère qu’une procédure inédite de désignation du candidat commun ordonnera quelque peu la drôle de guerre des chefs dont on a éprouvé les ravages dans un passé récent. Au lieu de cela, la direction du PS estime qu’il est urgent d’attendre avant d’en discuter. Bizarre frilosité quand le bateau fait eau de toutes parts. Serrer l