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Libération
Portrait

Le quadra impatient

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Le maire d’Evry veut sauver un PS aux abois.
publié le 16 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juillet 2009 à 6h51)

«Sa plus grande frustration : faire partie déjà des "vieux croûtons".» C'était écrit dans Libération le 13 novembre 1989, dans le premier article que le journal a consacré à Manuel Valls. Nom de la rubrique d'alors : Tête d'affiche. Déjà… Son actualité ? A 27 ans, il venait d'être nommé conseiller chargé de la Jeunesse et des Sports au cabinet du Premier ministre, Michel Rocard, son premier mentor politique. Celui qui était alors élu d'Argenteuil parlait de sa «frustration» de ne pas avoir participé aux manifestations étudiantes de 1986 contre la loi Devaquet. L'angoisse, déjà, du rendez-vous raté. Est-ce cette même angoisse qui pousse aujourd'hui le maire d'Evry, 47 ans en août, à vouloir renverser la table du PS et à se présenter comme un présidentiable pour 2012 ? Ou 2017 ? C'est possible, tant le député de l'Essonne redoute de faire partie de cette génération de socialistes entrée en politique quand la gauche gérait le pays, mais qui voient les années passer sans qu'elle y revienne.

Girouette. Dans la catégorie «rendez-vous raté», le 21 avril 2002 et l'éviction dès le premier tour de la présidentielle de Lionel Jospin, dont il gérait la communication à Matignon, pèsent évidemment lourd dans le CV de Manuel Valls. Jospin à l'Elysée, le maroquin était assuré. Raté. Un tournant politique et personnel qui transforme un jeune homme pressé en quadra impatient.

Est-ce cette impatience qui lui vaudra, autour de l'année 2005, de se faire