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TRIBUNE

Le travail dominical va être généralisé

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par Bariza KHIARI, sénateur socialiste, Jean-Pierre CAFFET, sénateur socialiste., Annie JARRAUD-VERGNOLLE, vice-présidentes de la commission des affaires sociales du Sénat, Christiane DEMONTES et Raymonde LE TEXIER
publié le 20 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 20 juillet 2009 à 6h52)

La loi, ce n’est pas que de grandes déclarations. C’est souvent dans le fourbi d’obscures dispositions, dans le micmac des formulations administratives, que nos vies sont changées de fond en comble. Le diable se cache dans les détails. Le texte sur le travail le dimanche en est une nouvelle preuve. Cette proposition de loi, votée à une courte majorité mercredi dernier à l’Assemblée nationale, et que le Sénat examine à partir d’aujourd’hui, n’est en rien un simple toilettage technique des dérogations autorisant le travail le dimanche.

Aussi, nous souhaitons faire notre travail de parlementaires et expliquer de quoi il retourne exactement.

Tous les salariés, de tous les commerces, de toutes les villes dites «d’intérêt touristique», sur tout le territoire, devront travailler le dimanche. Dans ces communes, le travail dominical sera de droit. La notion juridique de «commune d’intérêt touristique» est une improvisation de dernière minute sans définition claire. En l’état, il est impossible de savoir si ces villes seront plutôt 500, ou 6 000. Toutefois, la France étant la première destination touristique au monde, il semblerait logique qu’on se rapproche de l’estimation haute. Et, quel que soit le nombre de ces communes, toutes les grandes villes de France seront concernées, donc la majorité des Français. Dans la capitale elle-même, alors que la création de «zones touristiques d’affluence exceptionnelle» était soumise à l’approbation des élus locaux, désormais ce sera le préfet qui