Menu
Libération
TRIBUNE

La génération 21 avril veut une grande lessive

Article réservé aux abonnés
par Antoine Bouhey, militant humanitaire et Emmanuel Kujawski, conseiller municipal de Sevran (Seine-Saint-Denis).
publié le 21 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 21 juillet 2009 à 6h52)

Nous sommes de jeunes militants, associatifs, sympathisants ou simples citoyens de gauche. Nous assistons depuis le 21 avril 2002, date de notre premier vote, à l’enlisement de la gauche. Le dernier scrutin des européennes l’a confirmé : nombre d’entre nous ne se retrouvent pas dans le programme du Parti socialiste et ne se sentent plus liés par l’impérieuse nécessité de «voter utile». Nous savons que sans changement majeur, il en sera de même en 2012. Et que la gauche perdra l’élection présidentielle si elle persiste à présenter autant de candidats que de chapelles, dans le seul espoir de se compter.

Nous savons que cet émiettement ne naît pas de différences idéologiques insurmontables pour les électeurs, mais de stratégies partisanes qui nous mènent de petites victoires en grandes défaites. Le préalable à toute victoire de la gauche à l’élection présidentielle, c’est pour nous la définition d’un projet commun et la désignation d’un leader reconnu par le plus grand nombre pour le porter. Cela ne pourra se faire par de simples «accords techniques» entre des formations asséchées et soucieuses de leur propre existence avant tout. Finissons-en avec les négociations d’appareils ratifiées par des militants au garde-à-vous.

Nous ne pouvons plus faire l’économie d’une grande lessive idéologique. A la manière de Jaurès et de Guesde, qui avaient réglé en public la question du fond au cours de la fameuse «conférence des méthodes», la gauche a besoin de laver son linge avec ses familles.