«Ça commence bien !» écrivait hier le député UMP Lionel Tardy sur son blog. Il réagissait au fait que ni le rapporteur, Franck Riester (UMP), ni la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, ni le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, n'étaient présents hier matin, à 9 heures, en commission des affaires culturelles pour examiner les amendements déposés sur le projet de loi relatif à la «protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur Internet». Une attitude étonnante de la part du gouvernement car, comme le veut le règlement, cela repoussait automatiquement l'examen des amendements à l'après-midi. Une situation assez inédite alors même que la majorité n'a cessé, ces derniers jours, d'accuser l'opposition de faire obstruction.
Virage. L'explication est venue quelques heures plus tard. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a annoncé la décision, en conférence des présidents, de repousser à septembre le vote du texte. Comme cela était prévu, les groupes socialiste et communiste ont demandé un vote solennel. Ce dernier, qui peut être sollicité par n'importe quel président de groupe, oblige le respect d'un ensemble de règles, par exemple la présence de tous les députés dans l'hémicycle ou l'explication des votes de chaque groupe. Plus surprenant, le groupe UMP a également demandé le vote solennel, qui a donc logiquement été accepté. Un virage à 180 degrés alors que, depuis fin juin, le gouvernement s'est lancé