Le futur grand emprunt sera avant tout politique. Promis par le chef de l'Etat lors de son discours du 22 juin face au Congrès, l'emprunt que la France va lancer auprès de souscripteurs particuliers ou sur les marchés a pour objectif majeur de «susciter une forme de consensus national autour de grands projets d'avenir», selon un bras droit de Nicolas Sarkozy. Quelques jours avant son intervention à Versailles, le Président était en quête d'une idée forte à vendre aux Français. Qu'à cela ne tienne, ses principaux collaborateurs se réunissent autour de Xavier Musca, secrétaire général adjoint en charge de l'Economie et ex directeur du Trésor. Le concept de l'emprunt est avancé, testé et approuvé ! Henri Guaino, plume du Président, se charge de l'habillage politique. Il s'agira de dégager de l'argent pour moderniser la France à travers quelques priorités à forte visibilité. Et de dresser un écran de fumée face aux finances calamiteuses du pays.
Même si cela coûte plus cher, l’Elysée rêve de lancer son emprunt auprès du seul grand public. Mais le risque d’une trop faible souscription le transformerait en un dangereux bide politique. D’où l’on déduirait que les Français n’ont pas confiance en l’avenir proposé par Nicolas Sarkozy et/ou pas les moyens d’y participer. Du coup une solution mixte - particuliers et marchés financiers - est envisagée. Pour temporiser, deux anciens Premiers minsitres, Alain Juppé et Michel Rocard, ont été chargés de plancher sur son utilisation.