Le rapport de la Cour des comptes réalisant un audit précis et complet du budget de l’Elysée est une première qu’il faut porter au crédit de Nicolas Sarkozy. Une pratique qui tranche avec les dérives monarchiques de ses prédécesseurs et qui met fin à de nombreux abus, comme le paiement en liquide de certains collaborateurs et de certaines prestations. Il est juste que la présidence financée par le contribuable donne l’exemple.
Il reste que cette volonté de transparence a très vite trouvé ses limites sur la question des sondages richement payés à un proche conseiller du prince. Depuis que l'affaire a été révélée par les magistrats de la Cour des comptes, l'Elysée, le sondeur OpinionWay et le Figaro ont donné des versions différentes, sinon contradictoires, d'un système opaque. Comment se fait-il que des sondages commandités et payés par l'Elysée se retrouvent dans des journaux et sur des télés ? Pourquoi ce juteux marché a-t-il été passé sans appel d'offres, en contradiction avec les règles de la comptabilité publique ? Quelles sont les fonctions de ce mystérieux M. Buisson ? Jusqu'à présent, tous les protagonistes ont refusé d'expliquer. Le Figaro, qui oublie sa liberté de blâmer quand il s'agit de Sarkozy et de ses petites affaires, n'a toujours pas daigné informer ses lecteurs. Quant à l'Elysée, après quelques cafouillages, il refuse de toute sa hauteur la commission d'enquête justement demandée par l'opposition. Une attitude difficile à justifier quand on