Sur le papier, c'est presque trop beau. Tous les ingrédients sont réunis pour une bonne histoire, voire une affaire : de coquettes sommes d'argent versées par l'Elysée, un cabinet d'études (Publifact) pour le moins opaque et dirigé par un conseiller de l'ombre du chef de l'Etat (Patrick Buisson, issu des rangs de l'extrême droite, lire page suivante), un institut de sondages controversé (OpinionWay), des accusations de manipulation de l'opinion et, bonus, l'Elysée mis en cause très officiellement par la Cour des comptes pour avoir surpayé à Publifact des sondages dont «la comparaison des résultats publiés dans la presse [le Figaro et LCI, ndlr] et ceux remis à la présidence ne faisait pas apparaître de différences». Bigre ! Pour tenter de démêler cet écheveau, l'opposition a réclamé mardi la création d'une commission d'enquête parlementaire.
Tout a commencé avec la publication la semaine dernière (Libération de vendredi) du rapport de la Cour des comptes sur la «gestion des services de la présidence de la République», c'est-à-dire son budget. Il s'agissait là d'une première dans l'histoire de la Ve République, voulue par Nicolas Sarkozy après des années d'opacité et de tambouille budgétaire élyséenne (fonds secrets, postes de la présidence payés par plusieurs ministères…). Donnant globalement quitus à l'Elysée sur sa gestion et prenant acte de sa volonté de transparence, la Cour des comptes a pointé des économies possibles sur les voyages