On dit de lui que sa présence provoque le silence quand il entre dans la même pièce que Fadela Amara. Que sa force de persuasion envoûte l'actuelle secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, qu'il suit depuis plus de vingt ans. Sur l'organigramme du cabinet, Mohammed Abdi est «conseiller spécial auprès de la ministre». D'autres le qualifient de «gourou», d'«homme d'influence», de «ministre bis» Il réfute les termes : «J'ai simplement le privilège de pouvoir lui parler très franchement.»
Sa rencontre avec Fadela Amara date de 1986, à Clermont-Ferrand. Lui est originaire du Maroc, dernier des 16 enfants d'un père propriétaire terrien. Elle est née sur le sol français, de parents ouvriers. Déjà engagé dans le milieu politique local (au PS et à SOS Racisme) depuis son arrivée en France pour ses études, Abdi repère la jeune femme dans une réunion d'association. Frappé par la «fougue» et la «rage» d'Amara. «Une révoltée ! Une tête brûlée !» lance-t-il dans une de ces envolées qu'il affectionne. Il la recrute tout de suite au sein de la section locale du PS.
Plus tard, il est à ses côtés pour fonder Ni putes ni soumises (NPNS). Le mouvement la propulsera au premier plan. Abdi occupe la place de secrétaire général de l'association jusqu'en 2008. «J'ai cru en ce combat», plaide-t-il. Avec une femme qu'il considère comme «une amie, une sœur». Pas plus. Il ne prête pas attention aux rume