Une belle bataille de chiffres. Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Alain Marleix, a présenté hier, en Conseil des ministres, son projet de redécoupage des 577 circonscriptions électorales, clé de voûte des législatives de 2012. La réforme était devenue nécessaire : la carte électorale française n’a pas bougé depuis 1986, date du dernier redécoupage effectué par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur de l’époque. Et cela malgré les changements de population qu’ont connus les départements ces dernières années. Le Conseil constitutionnel menaçait ainsi de ne pas valider les prochaines élections législatives si la représentation des futurs députés n’était pas plus conforme à la réalité démographique du pays.
Après avoir transmis, pour avis, son texte à une commission spéciale puis au Conseil d’Etat, Alain Marleix reprend dans son projet de réforme - dont les ordonnances doivent être soumises à ratification par le Parlement en octobre - l’essentiel de son projet initial : 33 circonscriptions supprimées, 33 nouvelles créées (22 en métropole et outre-mer, 11 pour les Français de l’étranger), et 22 départements (contre 10 initialement) qui voient les frontières de leur circonscription remodelées.
«Mensonge».«Redécoupage partisan !» s'est-on empressé de crier au PS. «Si on prend la nouvelle carte électorale et les résultats des législatives de 2007, c'est plus 30 députés pour la droite à l'Assemblée nationale !» s'insurge Christophe Borgel, en charge des éle