Au jeu de sept familles ministérielles, on s'imaginait avoir pioché la carte du jeune loup. Celle du (presque) quadra pressé, sourire carnassier, au CV doré sur tranche, réseau long comme le bras, qui aurait grimpé quatre à quatre les marches du succès politique. N'avait-il pas prévenu qu'il ne rouillerait pas «des années» le clou de ses souliers à l'Assemblée ? Exaucé, le député de la Marne, élu aux législatives de 2007, bombardé, ni une ni deux, secrétaire d'Etat, chargé du Logement.
Et voilà qu'il vous force tout de même à la nuance. Certes, Benoist Apparu, 39 ans, qui intègre la jeune garde de l'exécutif aux côtés des Rama Yade, NKM ou Laurent Wauquiez, porte en collerette son ambition. «Un devoir», décrète-t-il, agacé par de faux modestes effarouchés qui «ne se disent pas ambitieux mais "prêts à répondre à l'appel de leur pays"». Certes, il a le sens des formules pour émoustiller radios et télés.
Il est une valeur montante, pas une étoile filante. S'il rêvait d'un maroquin, Apparu n'a pas brûlé d'étapes. Sa nomination ne couronne pas un parcours éclair, plutôt une carrière minutieusement bâtie. «Il n'a rien d'un perdreau de l'année, prévient un député. Malgré les apparences, il a roulé sa bosse !» Fin connaisseur du parti, des us parlementaires et ministériels, il a appris, note un observateur, «les chausse-trappes à éviter, la façon dont ce petit monde vivait». Attendant son heure.
Quand l'heure et son portable ont son