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Libération
TRIBUNE

Les sommets de la monarchie républicaine

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par Jean-François Durantin, politologue.
publié le 3 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 août 2009 à 6h52)

C’est au son de la marche consulaire que Nicolas Sarkozy est entré au palais de l’Elysée, le 16 mai 2007, pour prendre ses fonctions de président de la République. Même si, au second tour de l’élection présidentielle, il a rassemblé l’ensemble des droites françaises et si, depuis deux ans, son régime a pour caractéristique la prééminence de l’exécutif, ces éléments ne sont pas suffisants pour considérer qu’il s’agit là d’un système de nature bonapartiste. En réalité, sa démarche s’inscrit dans le cadre du système semi-présidentiel qui a été instauré en France en 1958, puis renforcé en 1962.

L'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy a quelque peu chahuté, à la faveur de la révision de l'an passé, les structures du régime semi-présidentiel. En effet, le constat est-il non seulement celui d'une extension des pouvoirs de l'exécutif, mais encore de la diminutio capitis des prérogatives personnelles du Premier ministre au profit du chef de la majorité parlementaire à l'Assemblée nationale, ainsi que de l'existence de pouvoirs médiatiques nouveaux qui reposent directement entre les mains du Président.

Déjà, le 31 janvier 1964, Charles de Gaulle avait interprété les pouvoirs que lui conférait la Constitution dans le sens le plus extensif qui soit : «Le pouvoir est confié tout entier au Président de par le peuple qui l'a élu. Il ne saurait y en avoir aucun autre, ni juridictionnel, ni législatif, ni judiciaire.» Et pourtant, sous prétexte de rééquilibrer les pouvoirs du Pr