«Finis les excès, finies les surenchères… La moralisation de la finance internationale est en marche !» Il y a juste quatre mois, le G20 annonçait solennellement que l'on allait empêcher les pratiques qui avaient conduit au désastre et que le «monde d'après» ne ressemblerait plus au «monde d'avant» !
Les derniers épisodes concernant les rémunérations dans les banques apparaissent comme un pied de nez à ceux qui prétendaient «refonder le capitalisme». Deux exemples montrent l’étendue de la mystification : la banque américaine Goldman Sachs provisionne 11,3 milliards de dollars de bonus, après avoir bénéficié de 10 milliards d’aide publique ; la BNP provisionne 1 milliard d’euros pour le même objet, après avoir reçu de l’Etat 5,1 milliards de fonds propres.
La réaction des responsables politiques est pour le moins déconcertante. Pour la ministre française de l'Economie, il est «impossible d'agir au niveau d'un seul Etat», de crainte de créer une «distorsion de concurrence avec les autres places financières». De son côté, le président américain, apparemment pessimiste, confesse : «On n'a pas l'impression que ce qui s'est passé ait provoqué un changement de culture ou d'attitude.» Devant de telles attitudes, il est légitime de se poser la question : sont-ils hypocrites ou impuissants ? Hypocrites, s'ils ne veulent pas avouer qu'ils ne souhaitent pas vraiment bouleverser les règles du système ; impuissants, s'ils sont paralysés par la toute puiss