Il est soit savoureux, soit désopilant, de voir Jacques Nikonoff, qui ne fut pas pour rien dans la crise traversée par Attac lorsqu'il en était président, décréter le déclin de l'altermondialisme. Dans sa tribune dans Libération du 7 août, on peut lire que «la galaxie altermondialiste est aujourd'hui dans l'impasse et tourne en rond, au moment où, paradoxalement, la crise légitime son action passée». Ainsi, il n'existerait plus de grands rassemblements altermondialistes, et aucun forum social national n'aurait vu le jour en France. Enfin, le mouvement altermondialiste aurait été totalement absent de la campagne des élections européennes.
Que de contre-vérités pour quelqu'un qui prétend au statut de spécialiste de l'altermondialisme ! Il est plaisant de lire ces lignes au moment même où se réunissait à Notre-Dame-des-Landes, pour le Camp action climat «une mosaïque d'activistes environnementalistes décidés à en finir avec l'immobilisme des négociations internationales», lit-on dans Libération du même jour. Jacques Nikonoff ne semble pas en avoir été avisé ni en faire partie.
De même, sans doute est-ce parce que sa présence y aurait été inaperçue que Jacques Nikonoff ne dit pas un mot du forum social mondial de Belém en janvier 2009, où des milliers d’activistes environnementaux de toute la planète se sont réunis et ont élaboré une quarantaine de résolutions, et où les peuples indigènes de l’Amazonie ont apporté une contribution déterminante.