Drôle de destin que celui de Gérard Jodar, président de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE). Né à Givors (Rhône) en 1952, il a grandi à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, avant de débarquer en Nouvelle-Calédonie en 1971. Aujourd’hui, il est en passe de devenir le symbole de la lutte indépendantiste.
Détenu à la prison de Camp Est depuis le 29 juin avec six autres militants de l'USTKE, il a été au cœur des heurts qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie début août. Le conflit à la compagnie aérienne Aircal, à l'origine de la crise actuelle, a débuté par le licenciement d'une employée à qui il est reproché d'avoir trahi le secret professionnel. L'USTKE exige sa réintégration, lance une grève. Un accord est finalisé, sa mise en œuvre traîne. Jodar et ses amis organisent une conférence de presse à l'aéroport de Nouméa. Chargés par la police, ils se réfugient dans des avions en stationnement. Ils seront condamnés pour «entrave à la circulation d'aéronefs». S'ensuivent dix jours d'affrontements entre forces de l'ordre et salariés de l'USTKE qui exigent la libération de Jodar. «De par son incarcération, Gérard Jodar, qui est blanc, devient le fédérateur du peuple kanak», observe José Bové, vieux compagnon de route de l'USTKE. Alors que leur procès en appel est fixé au 25 août, le collectif pour la libération de Jodar et de ses camarades appelle à une «grande journée de mobilisation» samedi.
Lundi, le juge d’application des pein