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Libération
TRIBUNE

Ecologie ou barbarie

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publié le 19 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h52)

L’actualité récente nous apporte de nouvelles preuves des liens indissociables entre les questions que soulèvent les écologistes et les droits de l’homme : la dernière condamnation de Aung San Suu Kyi par la junte birmane, et le coup d’Etat institutionnel du président du Niger qui vient de trafiquer sa constitution pour rester plus longtemps au pouvoir. Quel rapport avec l’écologie ? Regardons d’un peu plus près : ces deux pays sont riches de matières premières qui intéressent les pays du Nord au plus haut point, la France en particulier ; le bois et le pétrole en Birmanie, l’uranium au Niger. Deux sociétés françaises sont concernées au premier chef : Total, l’un des plus gros investisseurs en Birmanie, pour l’exploitation des hydrocarbures ; Areva au Niger, pour l’extraction de l’uranium nécessaire aux centrales nucléaires. Selon la Fédération internationale des droits de l’homme, Total verse chaque année 140 millions d’euros de royalties à la junte qui fait aujourd’hui l’objet de l’indignation mondiale. Quant à Areva, elle remplit les caisses d’un régime qui opprime ses opposants et mène une répression sanglante contre les populations touarègues, là où se trouvent justement les gisements d’uranium.

Voilà qui explique sans doute la tartufferie du président français qui, au lendemain de la condamnation de la «dame de Rangoun» appelait à des sanctions «tout particulièrement dans le domaine de l'exploitation du bois et des rubis». Mais qui s'empressait d'oublier le pét