En vacances, le Cohn-Bendit reste un drôle d'animal politique. Ce vendredi 14 août, l'eurodéputé achève sa troisième semaine de congés à Lauret, dans l'arrière-pays de Montpellier (Hérault). Une bâtisse de pierre sèche à l'orée du village, achetée avec un couple d'Allemands en 1995. «J'avais vécu six ans avec ce copain, en communauté à Francfort, on se connaissait bien. Eux habitent ici toute l'année, ma femme et moi, on vient l'été et les petites vacances. Je prends au moins dix semaines par an», explique l'ex-leader de Mai 68. Des vacances communautaires ? En fait, plutôt «rétro, à deux couples».
«Survivre». «Dany» n'est pas un as de la bêche, ni du torchon. Tout ici engage aux journées immobiles. C'est le cagnard, la température dépasse les 36 °C. Au fond du jardin, la vue dégagée sur les premiers contreforts des Cévennes est écrasée par le soleil. Au-dessus de l'appentis qui sert de garage, les cellules photovoltaïques - «pour chauffer l'eau» - menacent de fondre. Luis, le jeune chien à poil long, est allongé sur le dos, à l'ombre. Il est bientôt midi. La maisonnée est partie à la plage. On trouve Cohn-Bendit les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur portable. «Je lis le bouquin d'un ministre démocrate-chrétien de Rhénanie-Westphalie. Je dois le présenter à Berlin en octobre, après les élections. Il dit : "Oui, la droite s'est gourée sur l'immigration !"» Le SPD n'est plus crédité que de 22 % dans les sondages : un s