Le PS drague le Modem, Europe Ecologie aussi. «Vous voulez avoir une majorité, oui ou merde ? S'il faut ajouter le Modem, on ajoute le Modem. Si vous voulez une majorité, il faut aller chercher les gens où ils sont, et non pas là où vous êtes !» a lancé, jeudi soir à Nîmes (Gard), Daniel Cohn-Bendit à la tribune des journées d'été des Verts-Europe Ecologie, en réponse à une question sur la meilleure façon de battre Nicolas Sarkozy en 2012. Dans l'amphi surchauffé, les applaudissements couvrent quelques sifflets parmi les 1 500 militants. «J'ai quand même été applaudi par les deux tiers de la salle», estimait vendredi Cohn-Bendit.
Au bordel. Face au Modem, la gauche, y compris beaucoup de Verts, font les bourgeois : on va au bordel, mais on ne le dit pas. Le 4 juillet à Saint-Ouen, près de Paris, Cohn-Bendit avait déjà appelé les déçus du PS et du Modem à rejoindre le rassemblement des écologistes. L'alliance avec le centre a longtemps été taboue chez les Verts, ancrés à gauche et vassalisés par le PS. En un an, avec la pratique du rassemblement et le succès aux européennes, les écolos voient grand. L'enjeu pour Cohn-Bendit est de grossir, en continuant de s'ouvrir, et de faire du «projet émancipateur» d'Europe Ecologie, le pivot du changement. Avec une certaine capacité d'attraction. D'ailleurs, 20 % des électeurs d'Europe Ecologie avaient voté François Bayrou à la présidentielle de 2007.
Au Modem, des dizaines d'écolos de Cap 21, le