Décidément, comme disent certains théoriciens du politique, le peuple est vraiment introuvable ! Est-ce, comme le pensaient les pères fondateurs de la république, l’ensemble des citoyens administrés par un même Etat régi par une administration et une législation communes ? Dans ce cas, il y a un peuple français mais non un peuple guadeloupéen, car nous ne sommes pas gouvernés pas des institutions qui seraient radicalement indépendantes de celles de la France. On pourrait dire que nous sommes une nation mais sans Etat propre. Mais la nation peut-elle exister sans Etat ? Les premières nations qui se sont constituées dans l’histoire de l’humanité, notamment en Europe, ont dépassé la cité et l’Empire grâce au renforcement de leur Etat sous la monarchie absolue. Les nations n’ont donc pas toujours existé et il y a eu d’autres formes d’identité collective que l’identité nationale.
Mais il y a bien eu un peuple caraïbe ignorant totalement l’Etat. Dans ce cas, nous entendons par peuple une communauté soudée par une culture, une histoire et un destin commun. C’est donc une définition anthropologique qui convient ici et nul ne saurait nier qu’il existe un peuple guadeloupéen et un peuple martiniquais dans cette acception anthropologique et non politique du terme.
Cependant, l’actualité vient précipiter le débat autour de la notion de peuple. Pour l’Etat français, il n’y a qu’un peuple français, c’est-à-dire la communauté des citoyens formant la nation française et un Guadeloupéen, en ce