Le pavé avait été jeté dans la mare par Manuel Valls à la mi-juin, après la déculottée du PS aux européennes : le Parti socialiste doit changer de nom ! Depuis, le très droitier député-maire d'Evry (Essonne) en a fait son cheval de bataille au nom de la rénovation et de la modernité. Pourtant, sur ce chemin, Manuel Valls semble bien seul, même si le philosophe Bernard-Henri Lévy (1) a déclaré «mort» le PS et si le socialiste Jack Lang l'a comparé à un «arbre sec». Selon notre sondage Viavoice-Libération (2), 73 % des personnes interrogées jugent que l'heure n'est pas à un débaptême. Ils sont en revanche 22 % à souhaiter un changement de nom du PS, né en 1969 et conforté en 1971 par François Mitterrand au congrès d'Epinay. Ce non prend des proportions très élevées (86 %) chez les sympathisants PS (échantillon de 222 personnes) et chez les sympathisants de gauche (79 %, 531 personnes). Ces résultats, note François Miquet-Marty, directeur associé de l'institut Viavoice, «sont intéressants parce qu'ils signifient que la référence "socialiste" n'est pas épuisée dans l'opinion». En effet, même les sympathisants de droite sont hostiles à un changement de nom : 68% (contre 27 %) dont 66 % parmi les électeurs de l'UMP.

Est-ce cette sortie sur la fin du PS ou son échange épistolaire peu amène avec la première secrétaire du PS, Martine Aubry, début juillet, toujours est-il que Manuel Valls trouve une visibilité nouvelle dans notre enquête. En juillet,