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Libération
TRIBUNE

Altermondialisme : la crise existentielle

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par Valéry Rasplus, sociologue, essayiste.
publié le 25 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 août 2009 à 6h52)

Le mouvement altermondialiste a su mettre en avant sa visibilité identitaire comme à la fois une rupture et une nouveauté en promouvant l’idée d’une nouvelle génération de militants «résistants», aux projets communs innovants et aux pratiques collectives originales. Cet espace de rencontres affinitaires, cette communauté d’échange d’expériences, cette fédération de débats et de propositions critiques, ouvert aux multiples sensibilités philosophiques, idéologiques, religieuses, politiques, syndicales, a su parfaitement jouer sur l’attente sociale de nouveautés, tant dans le champ associatif que politique pour accroître son audience médiatique de contre-pouvoir alternatif auprès des différentes couches socioprofessionnelles, victimes réelles ou potentielles de la marchandisation généralisée. L’altermondialisme associé à l’anticapitalisme a su rassembler un public enthousiaste très hétérogène, sur des bases larges, avec un fort impact médiatique qui s’est fréquemment traduit par de fortes mobilisations lors de forums sociaux ou de contre-sommets institutionnalisés.

Le principal objectif, fort peu original au demeurant et inévitablement de longue durée, consiste à bâtir un autre monde possible déboulonnant l’actuel système économique libéral-capitaliste basé sur la prédominance du marché économique sur l’humanité et le bien commun. A cette mission sont venues se joindre diverses mobilisations comme celles portant sur le droit des minorités et des exclus, le respect de la diversit