Au nom des militants. Les socialistes réticents à l’organisation de primaires s’abritent souvent derrière l’argument du respect dû au militant, qui se distingue par son engagement, son implication, le temps qu’il consacre à son parti, d’un simple sympathisant. Ils ont raison de souligner que les adhérents des formations politiques ou syndicales, ces deux piliers de la démocratie représentative, sont un trésor qu’il faut protéger. Mais l’a-t-il été depuis des années par ceux-là mêmes qui s’en réclament aujourd’hui pour se méfier des primaires ? Non. Et c’est peut-être, parmi les nombreux maux dont souffre le PS, le principal, tant il conditionne tout le reste. Car, au fond, la question est la suivante : comment peut fonctionner un parti politique dont le recours ultime est le suffrage universel, quand sa propre démocratie interne ne respecte plus ce principe de base ?
Cette faillite des procédures internes au PS, tout le monde s’en souvient, a culminé lors du dernier congrès de Reims, quand la compétition entre Martine Aubry et Ségolène Royal a viré au grotesque, les accusations de tricheries des uns répondant aux soupçons de fraudes des autres. Morts qui votent, signatures falsifiées, votes contraints, depuis des années, chaque scrutin interne connaît ses turpitudes. Le vote passé, elles sont oubliées, mais elles resurgissent au rendez-vous suivant. Constat sévère, car toutes les fédérations du Parti socialiste ne sont bien sûr pas concernées. Mais constat implacable : la dém