Parmi les crises qui secouent le Parti socialiste, il y a celle de sa stratégie. Avec qui s’entendre pour gagner, avant de travailler ensemble pour gouverner ? Il a connu plusieurs formules stratégiques au cours de son histoire : du refus d’entrer dans des gouvernements «bourgeois» avant 1914 à l’union sacrée pendant une partie du premier conflit mondial ; le cartel des gauches de 1924 où il passe accord avec les radicaux tout en refusant de participer à leur gouvernement ; le Front populaire de 1936 où il gouverne avec eux mais sans les communistes avec qui il a passé un accord électoral de désistement ; le tripartisme où tout le monde se retrouve, MRP compris, de 1944 à 1947 sous l’autorité du général de Gaulle jusqu’au 20 janvier 1946 ; troisième force ensuite sans les communistes et les gaullistes ; brève entente avec de Gaulle en 1958-1959 ; candidature commune de la gauche en 1965 avec François Mitterrand, avant le programme commun de 1972, puis le gouvernement commun de 1981 à 1984. Tout paraît simple : PS, PCF, PRG, leur entente garantit le succès. Puis vient France unie en 1988 avec des ministres issus de la droite ; la gauche plurielle de 1997 à 2002, écologistes en sus.
Depuis, c’est la confusion, le doute, les zigzags. L’élection présidentielle de 2007 a atteint des sommets : la candidate socialiste évoquait François Bayrou comme Premier ministre, tout en faisant appel à Besancenot, Laguiller, Buffet, Bové… Qui pouvait croire à un tel assemblage ? François Bayrou