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A Calais, le préfet soigne la gale, en vain

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L’Etat poursuit le traitement de l’épidémie, sans s’attaquer aux conditions sanitaires des réfugiés.
Des migrants dans l'attente d'une douche à Calais (Pas-de-Calais), le 11 août 2009 (© AFP Denis Charlet)
par Stéphanie Maurice, CALAIS, envoyée spéciale
publié le 29 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 août 2009 à 6h52)

Une semaine antigale en plus pour les migrants à Calais. Face à l’ampleur de l’épidémie, la préfecture du Pas-de-Calais a décidé de prolonger son action jusqu’à nouvel ordre. Depuis le 11 août, elle a organisé des soins d’urgence pour les candidats au passage clandestin en Angleterre, principalement des Afghans qui fuient la guerre. Une première depuis la fermeture de Sangatte, en 2002.

Devant la tente de décontamination du Samu 62, ils attendent leur tour, par petits groupes, pour prendre leur douche. Se laver enfin. Dans «la jungle», le petit bois où s'entassent 400 personnes dans des cabanes de fortune, il n'y a qu'un seul point d'eau. Quand ils sortent, cheveux propres, ruisselants, un médecin volontaire les examine. Ils se grattent ? Ils avalent immédiatement quatre gélules, ont droit à des vêtements propres. Des bénévoles de la protection civile essayent de trouver les bonnes tailles. Un jeune Afghan repart en short, pas très ravi de cet accoutrement peu habituel pour lui. Les affaires qu'ils portaient sont enfouies dans un sac-poubelle, imprégnées de désinfectant. «Dis-leur de ne pas ouvrir le sac pendant douze heures», lance à l'interprète le Dr Benjamin Kowalski, interne au centre hospitalier de Calais. Il donne également une bombe antiparasitaire pour traiter les sacs de couchage. Le mode d'emploi est minutieusement expliqué en langue pachtoune.

«Jungle». «On leur dit d'asperger le linge, les draps, d'attendre quatre heures. E