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Libération
TRIBUNE

Les primaires ou le triomphe du sympathisant

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par Marc Abélès
publié le 2 septembre 2009 à 6h53
(mis à jour le 2 septembre 2009 à 6h53)

La question des primaires est devenue en quelques mois l’une des préoccupations majeures des responsables socialistes. De quoi s’agit-il exactement ? Au premier abord, d’une procédure qui permettra de transférer le choix du ou de la candidat(e) de la gauche des militants du parti à une population plus large. En élargissant le processus de désignation bien au-delà des limites du parti, les socialistes espèrent rompre le cercle infernal où ils sont enfermés et qui semble interdire l’émergence d’une candidature charismatique et consensuelle.

Certes, la dernière élection présidentielle a suscité l’émergence d’une candidate plus portée par les sondages que souhaitée par l’appareil du parti. C’était un premier accroc dans la tradition que cette intrusion des médias et de «l’opinion publique» dans la dynamique de désignation. En son temps déjà, Michel Rocard avait tenté ce genre de percée afin de s’imposer comme challenger de Giscard lors de l’élection de 1981, mais il s’était heurté à l’autorité d’un premier secrétaire maîtrisant l’appareil. Là où Rocard avait échoué, Ségolène Royal a réussi à s’imposer par une manœuvre de contournement anthologique. Mais la réaction ne s’est pas fait attendre et le procès en légitimité que ses rivaux entretinrent durant toute la campagne ne contribua pas peu à l’affaiblir.

L’échec de Royal n’a cependant rien réglé, les rivalités n’ont fait que s’exacerber et le PS se trouve devant un étrange dilemme. Soit il s’ouvre sur sa droite au risque de ne pl