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Libération
TRIBUNE

Prélude à la fin du négationnisme turc

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par Ara Toranian, directeur de Nouvelles d'Arménie magazine
publié le 3 septembre 2009 à 0h00

Faut-il se féliciter du point de vue arménien du protocole d’accord entre la Turquie et l’Arménie qui vient d’être rendu public ?

En tout cas, les dirigeants turcs ont pour la première fois marqué un recul par rapport à leur hostilité séculaire envers le monde arménien. Non pas tant en acceptant d'établir des relations diplomatiques, ni en ouvrant la frontière avec l'Arménie, deux mesures qui vont in fine profiter aux deux pays, mais en s'aventurant à déroger au dogme du nationalisme, clé de voûte de la Turquie moderne.

Le gouvernement d'Ankara a pris tout d'abord le risque de mécontenter l'Azerbaïdjan, qui l'avait menacé d'une rupture de ses approvisionnements en hydrocarbure en cas d'ouverture de la frontière avec l'Arménie non assortie d'un règlement du conflit du Haut-Karabakh. Il a fait ensuite une sorte de marche arrière en se résignant à participer à une «sous-commission» à «dimension historique» créée pour «rétablir la confiance entre les deux nations». Même si cette structure représente dans l'esprit des dirigeants turcs une manœuvre pour gagner du temps et stopper le processus international de reconnaissance du génocide au nom du dialogue arméno-turc en cours, son existence sanctionne tout de même l'échec du négationnisme turc pur et dur. Et ils le savent.

Ces avancées éclaireront-elles l’avenir ? La balle reste dans le camp de la Turquie, où se jouera le 14 octobre le match retour de la diplomatie du football à l’origine de ce proc