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Libération
EDITORIAL

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publié le 3 septembre 2009 à 0h00

«Mariage forcé», titrait Libération le samedi 28 février pour illustrer la réconciliation à l'œuvre entre Martine Aubry et Ségolène Royal. La première secrétaire venait d'intégrer des amis de la présidente de la région Poitou-Charentes dans la direction du PS ; et de leur réserver des places de choix sur les listes pour les européennes. L'heure était à la trêve entre les deux ex-rivales du congrès de Reims. La trêve aura duré six mois. Elle se sera brisée, et ce n'est pas un hasard, deux jours à peine après un week-end de réconciliation socialiste à La Rochelle. Martine Aubry reprend la main. Ségolène Royal sort immédiatement de son silence. Martine Aubry joue la carte de la rénovation et l'appel aux militants. Ségolène Royal joue les Madame plus (sur le cumul) et la tradition (sur la taxe carbone). «De toute façon, je ne la changerai pas», a un jour dit la maire de Lille à propos de son ancienne collègue du gouvernement Jospin. Ségolène Royal vient une fois encore de lui donner raison. En affichant sa différence, elle a deux objectifs : ne pas laisser la patronne du PS profiter d'un quelconque état de grâce ; ne pas se laisser engluer dans une synthèse consensuelle pour maintenir son capital de présidentiable pour 2012. La stratégie est risquée. Les militants socialistes sont repartis de La Rochelle revigorés. Ils n'auront pas eu le temps d'en profiter que la zizanie repointe son nez. Entre dimanche et mercredi, ils auront tout connu. La séquence démontre