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Libération
TRIBUNE

Plaidoyer pour la Grande Alliance

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par Jean-Luc Bennahmias, vice-président du Modem, Christophe Madrolle, délégué national [du Modem, ndlr] et François-Xavier De Peretti, président du Modem13
publié le 4 septembre 2009 à 0h00

La création de l’UMP a sonné, pour l’heure, la fin des droites en France. Elle a relégué au rayon de l’historiographie politique la thèse de René Rémond sur la pluralité des droites françaises depuis deux siècles. La nouvelle droite française a rompu avec sa propre histoire.

Dans sa visée monolithique, l'UMP s'est attelée à cannibaliser méthodiquement l'ensemble des familles de droite puis de l'ultra droite. En pillant l'électorat du Front national. En intégrant aujourd'hui la famille politique de Philippe de Villiers. En se libérant, enfin, de ses divisions, causes de ses principales défaites à commencer par la présidentielle de 1981, qui ouvrit l'unique vraie parenthèse à gauche de la Ve République. Elle s'est, du coup, décomplexée sur le plan idéologique allant jusqu'à adopter un modèle de société d'essence inégalitaire d'inspiration néolibérale et anglo-saxonne. Cette droite nouvelle a réussi, en moins de dix ans, une mutation historique qui modifie par ricochet l'ensemble des rapports de forces au sein de notre paysage politique.

A l'inverse, et au même moment, jamais démocrates, républicains, sociaux-démocrates, écologistes, communistes n'ont été aussi morcelés, divisés, subdivisés. Les fractures dont se débarrassait la droite ont trouvé de nouvelles demeures dans le camp adverse. Jamais, le jeu des alliances à gauche, forgé à l'aune de la longue conquête du pouvoir des années 70, n'a été aussi peu solide. Or, point d'alliance point de salut. De même, jamais l