François Fillon est glouton : depuis un peu plus de deux ans, il avale les couleuvres et mange ses chapeaux avec un appétit féroce. La dernière humiliation en date a eu lieu jeudi soir. A la sortie d'un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée, c'est la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, qui a démenti le Premier ministre sur le dossier ultrasensible de la taxe carbone en rapportant les propos que Nicolas Sarkozy venait de lui tenir. A savoir que, contrairement à ce qu'affirmait François Fillon à propos du montant de la taxe carbone (fixée selon lui à 14 euros), aucun arbitrage n'avait été rendu. Et l'Elysée d'ajouter dans la foulée sous forme d'estocade : «Sur ce sujet, c'est le chef de l'Etat qui fixe les arbitrages.»
Faiblesse. Une nouvelle fois, Matignon a dû encaisser. Juste quelques mots lâchés comme un aveu de faiblesse : «Pas de commentaires sur les propos de Madame Duflot.» Mais un besoin urgent de dire qu'au final le montant de la taxe carbone, qui sera fixée par l'Elysée d'ici la fin de la semaine prochaine, ne sera guère éloigné des 14 euros indiqués par Fillon. A voir… Mais, outre la cacophonie, on retiendra qu'une fois encore Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à traiter son Premier ministre comme un simple «collaborateur» dont la parole ne pèse pas grand-chose.
Depuis le début du quinquennat, l'Elysée décide, Matignon exécute. A Seignosse, dans les Landes, où il participe à l'université d'été de l'UMP, l'ex-Pr