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Libération
EDITORIAL

Focale

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publié le 5 septembre 2009 à 0h00

La taxe carbone a cette semaine mis l'ensemble de la classe politique cul par-dessus tête. A gauche, c'est Ségolène Royal, pourtant auréolée d'une conscience verte supérieure à la moyenne socialiste, qui a pris Martine Aubry à contre-pied deux jours après le week-end de réconciliation à La Rochelle. A droite, c'est le Premier ministre, François Fillon, qui en a fait les frais, rappelé sans ménagement par l'Elysée à son statut de «collaborateur». Son annonce d'un arbitrage sur le montant de la tonne de CO2 a été illico démentie par l'Elysée. Plus personne ne s'en étonne, mais l'épisode allonge la liste des couleuvres avalées depuis deux ans par le Sarthois.

L’essentiel pourtant n’est pas là. Si la taxe carbone met la marmite politique en ébullition, c’est qu’elle se situe au carrefour de trois enjeux majeurs, fiscal, environnemental, social, obligeant les uns et les autres à réviser leurs classiques. Fiscal pour la droite. Social pour la gauche. L’une comme l’autre répétant partout, notamment depuis les européennes, que l’urgence est au vert.

Des décisions qui seront prises sur la taxe carbone, il sortira bien plus qu’un arbitrage technique sur un sujet complexe : c’est la question de la capacité des politiques à changer de focale, à prendre la mesure des changements à l’œuvre, qui se pose. L’enjeu est évidemment plus crucial pour la majorité et Nicolas Sarkozy. Sur cette question, comme sur celle des bonus des traders par exemple, la question est de savoir si les