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Libération

«La taxe carbone ? Quel taux, qui, combien ?»

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L’actuscope. Le samedi, l’actualité vue par un panel de l’institut Médiascopie.
publié le 5 septembre 2009 à 0h00

Les mots taxe et carbone soufflent le froid et le chaud. Le projet, tel qu’aujourd’hui formulé, guère plus explicitement que la juxtaposition des deux termes, est le lieu de tous les dangers (lire page 2). D’emblée le débat est mal parti, placé qu’il est sous le sceau de l’ambiguïté.

Ambiguïté des objectifs : faute d'avoir été suffisamment expliqué à l'aune des critères environnementaux, certains n'y voient qu'un nouvel impôt pour renflouer des caisses de l'Etat, vides par ces temps impécunieux. D'autres, plus sensibles à l'argument écologique, focalisent sur le mot carbone et se félicitent d'une volonté de «réduire les gaz à effet de serre». Résultat : dimension fiscale et dimension écologique entrent en conflit, se neutralisant mutuellement. Confusion des moyens aussi : nul n'est capable de dire sur quelle assiette la taxe sera fondée, qui la paiera et selon quel mécanisme. Quant à savoir si et comment elle sera redistribuée, n'en parlons pas. «Je n'arrive pas à comprendre comment ça va être appliqué, quel taux, qui, combien… s'interroge une Francilienne, pourtant comptable de son métier. Est-ce que moi à Paris je vais être plus taxée que mes voisins de banlieue ?»«Oui, lui répond un retraité de Midi-Pyrénées, les paumés au fond de la campagne, sans transports en commun, on prendra en compte leur isolement en leur retournant un chèque, et ils vont le pomper aux Parisiens qui prennent la bagnole !»

Le flou des objectifs et des moye