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Libération

L’UMP terre d’asile des «déboussolés» ?

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Le parti de Sarkozy espère capter les électeurs centristes peu désireux de frayer avec le PS.
publié le 7 septembre 2009 à 0h00

«Trahison», «changement d'alliance», «petit jeu politicien». Les grands mots qui tapent dur à l'oreille de l'électeur sont de sortie à l'UMP. Avant même que François Bayrou ne fasse son «offre publique de dialogue» à l'opposition, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, l'avait accusé vendredi soir de «trahir l'électorat centriste» et avait fustigé sa «course effrénée au pouvoir, ses virages successifs, ses dérapages». Ancien de l'UDF, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, avait, lui, évoqué «les électeurs déboussolés de François Bayrou». Les 8 à 15 % que pèse au gré des scrutins l'électorat centriste sont donc l'objet de toutes les convoitises. Les écologistes, le PS et bien sûr l'UMP sont persuadés pouvoir en capter de gros morceaux.

La formation sarkozyste qui s'est officiellement acoquinée depuis la semaine dernière avec le souverainiste Philippe de Villiers et les chasseurs de Frédéric Nihous est inquiète. Avec cette grande alliance, ses réserves de voix potentielles sont chez les électeurs centristes. Pour les effrayer, le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, agite l'épouvantail de «l'appel [du Modem] aux partis de gauche». L'ex-centriste Dominique Paillé, auteur d'un pamphlet anti-Bayrou, mise lui aussi sur le «trouble» que la main tendue vers la gauche va provoquer chez les militants Modem… et se fait fort d'en ramener des bataillons au bercail.

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