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Libération

Quand le politique se met en scène

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A l’instar de Nicolas Sarkozy, les élus de tous bords veulent contrôler les moindres détails de leurs sorties publiques.
Nicolas Sarkozy lors d'un discours aux employés de l'équipementier automobile Faurecia à Caligny, le 3 septembre. (© AFP Eric Feferberg)
publié le 8 septembre 2009 à 0h00

La scénarisation des sorties «sur le terrain» de Nicolas Sarkozy n'est pas une nouveauté en soi, et les lecteurs de ces colonnes ont pu régulièrement en mesurer l'étendue. Mais un petit (si l'on ose dire) détail nous avait jusqu'à présent échappé, que la chaîne belge RTBF a révélé dans un reportage. Une ouvrière du fabricant Faurecia dans l'Orne affirme avoir été sélectionnée en raison de sa petite taille pour figurer sur l'estrade derrière le président de la République. En clair, comme l'affirme, catégorique, sur le site Rue89.com, le délégué CFDT de Faurecia, l'Elysée a fixé «un critère de taille pour figurer sur les prises de vue». Face au buzz déclenché par le reportage, le Château s'est étranglé de devoir démentir des affirmations «aussi ridicules et grotesques». Il n'est jamais plaisant de voir étaler les plus mesquins des secrets de fabrication de l'image présidentielle. L'effet est dévastateur sur ce qu'ils révèlent du caractère du chef de l'Etat ou de ce que ses communicants imaginent utile pour lui donner force et hauteur sur ses concitoyens.

Jacques Chirac était un gaffeur invétéré qui maîtrisait mal le direct. La moindre de ses (rares) sorties donnait des cheveux blancs à sa fille Claude, chargée de sa communication et de «la mise en image» du Président. Nicolas Sarkozy, lui, est un impulsif au sang chaud. Il adore affronter ses détracteurs et peut même se monter menaçant. Deux épisodes ont traumatisé ses communicants. Le premier s'est déroulé au