Frissons sur le Zénith de Toulon. Ce jeudi 25 septembre 2008, la grande salle de spectacle qui borde les voies de chemin de fer, en plein centre-ville, est bondée. Des ministres, le ban et l'arrière-ban des potentats locaux de l'UMP et, comme toujours, des militants, que l'on a fait venir par bus de toute la région. Les conseillers de l'Elysée sont à cran. Le chef de l'Etat aussi. En l'espace d'un été, le monde a basculé dans une crise financière sans précédent et Nicolas Sarkozy saute sur l'occasion pour tenter de changer de personnage. Et, si possible, se forger une stature planétaire sur un créneau qu'il résume d'une formule choc : «la refondation du capitalisme». Il tient ces fameuses circonstances exceptionnelles qui font saliver tous les fauves de la politique. Transformer le monde grâce au choc de la crise sera son grand œuvre, quitte à devoir endosser le poncho de l'altermondialisme et de la croisade contre la finance «folle». Lui, l'ami des patrons… Encore faut-il commencer par marquer les esprits, ce soir de septembre à Toulon, dans le Var.
Le discours qu’il doit prononcer dans quelques minutes a été programmé de longue date. A l’origine, ce devait être une simple allocution destinée à donner le tempo politique de la rentrée, autour de la poursuite des réformes. Fin août, de retour de vacances, le chef de l’Etat réunit ses principaux collaborateurs pour une réunion de travail. Au menu : situation générale de l’économie et, bien sûr, le discours de