Combien de temps faut-il pour faire accepter une idée neuve par les appareils de gauche ? Cinq ans. En 2004, j’avais, au nom du Parti radical de gauche (PRG), préconisé un nouveau type de primaires présidentielles, à la fois ouvertes aux sympathisants - au-delà des seuls adhérents - et communes aux divers partis de gauche, au lieu des procédures de désignation séparées actuellement en usage.
L’objectif : parvenir dès le premier tour de la présidentielle à une candidature d’union, bénéficiant d’une forte légitimité. A l’époque, la direction du PS, en fait peu désireuse de rompre avec les habitudes, avait exprimé son intérêt pour cette réforme, mais invoqué les difficultés matérielles de sa mise en œuvre. J’avais alors déposé à l’Assemblée nationale, en février 2006, une proposition de loi détaillant les modalités juridiques et techniques de ces primaires.
Si on demeure en l’état, l’élection présidentielle sera très déséquilibrée entre la droite - qui s’est regroupée dans l’UMP et dans un comité de la majorité allant du Nouveau Centre au Mouvement pour la France - et la gauche de gouvernement - qui reste morcelée en cinq partis, susceptibles de présenter chacun son propre candidat. Avec le risque de voir le camp progressiste évincé dès le premier tour, comme le 21 avril 2002.
Même si cela n’arrive pas, une gauche dispersée verra son principal candidat obtenir entre 20 à 25 %, alors que le représentant de l’UMP disposera d’un socle de 35 à 40 %. Or, l’écart du premier tour prédéte