Nicolas Sarkozy démine la rentrée parlementaire. Après les députés mardi, il recevait hier, à l'Elysée, les sénateurs de l'UMP. Et une fois de plus, il s'est employé à rassurer des élus très mécontents des méthodes de l'exécutif. Tandis que l'Assemblée est vent debout contre le ministre de l'Immigration, Eric Besson, accusé de traiter avec désinvolture le texte qu'ils ont voté sur les tests ADN, le Sénat grogne très fort contre l'instauration d'une nouvelle «cotisation économique territoriale» (CET), payée par les entreprises. Ce nouvel impôt est destiné à remplacer la taxe professionnelle dont la suppression avait été annoncée le 5 février par le chef de l'Etat. Il repose sur le foncier (cotisation locale d'activité) et sur la valeur ajoutée (cotisation complémentaire).
Les sénateurs contestent surtout le calendrier gouvernemental qui prévoit une adoption de la réforme dès cet automne, dans le cadre de la discussion du budget 2010. A cette occasion, la répartition des nouvelles recettes fiscales entre collectivités devrait être décidée. Le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, aussi peu disposé que son homologue de l'Assemblée Jean-François Copé à jouer les godillots, fait valoir qu'il est illogique de voter un texte rigide sur les finances locales alors que le débat sur la grande réforme des collectivités territoriales n'a pas commencé. Sarkozy lui a donné raison : «Prenons le temps de faire une bonne réforme», a-t-il temporisé tout en assurant