Menu
Libération

ESJ-Bondy : pas de quartier pour les clichés

Article réservé aux abonnés
Formation . L’Ecole supérieure de journalisme de Lille vient d’inaugurer une antenne en Seine-Saint-Denis. L’objectif affiché : ouvrir la profession à la diversité.
publié le 21 septembre 2009 à 0h00

Jusqu’en juillet dernier, la bâtisse rectangulaire aux murs grisâtres, située dans un quartier pavillonnaire de Bondy, en Seine-Saint-Denis, abritait un centre d’aide à l’insertion des RMistes. Depuis le 16 septembre, ces locaux prêtés par la mairie hébergent une antenne de formation de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Une première pour les banlieues, mais aussi pour la corporation des journalistes.

A l’intérieur, sur les murs tapissés d’une moquette défraîchie, des unes de journaux ont été accrochées. Dans une petite salle surchauffée, une vingtaine d’étudiants discutent avec leur professeur. Ils font partie de la «classe prépa diversité» aux concours des écoles de journalisme, inaugurée en juillet par l’ESJ. Parmi cette première légion, qui effectue à Bondy une session de trois semaines, près de la moitié sont des enfants issus de l’immigration. Tous ont en commun leur origine modeste et leurs bons résultats scolaires. Beaucoup vivent en banlieue, près de Paris, mais aussi dans le Nord-Pas-de-Calais, ou encore à Montpellier et à Strasbourg. Boursiers, ils ont été sélectionnés sur dossier. Sur 200 candidatures, l’école en a retenu une quarantaine. A l’issue des oraux, la moitié des candidats ont été admis. La prépa prend en charge la totalité de leurs frais de scolarité.

«Réseau». Résidant à Levallois-Perret, Ange-Claudia s'était, dans un premier temps, renseignée sur les prépas privées. «Quand j'ai vu les prix, ça m'a calmée», dit c