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Libération
EDITORIAL

La vérité cruciale du procès Clearstream

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publié le 21 septembre 2009 à 0h00

Cette affaire Clearstream qu’on tient souvent pour affreusement complexe se ramène à une question simple : qui a falsifié les documents de l’organisme financier pour nuire à des personnalités du monde industriel et politique, dont Nicolas Sarkozy ? A cette question, il n’existe que trois réponses possibles : Imad Lahoud seul, informaticien, financier, affabulateur déjà condamné en justice et désireux de se faire mousser auprès des services secrets et du monde de l’armement ; ou bien Imad Lahoud avec Jean-Louis Gergorin, haut responsable du monde de l’armement, aux penchants paranoïaques manifestes ; ou enfin les mêmes personnages associés à Dominique de Villepin, dauphin de la chiraquie, décidé à barrer la route au candidat Sarkozy. Une quatrième réponse voudrait que Nicolas Sarkozy se soit lui-même donné le rôle de la victime pour embarrasser son adversaire Villepin. Mais rien de convaincant ne vient étayer cette dernière et romanesque thèse, alors que la justice a tout de même réuni un faisceau d’indices troublants contre les autres prévenus, même s’il y manque toujours une preuve décisive. Il y a souvent une vérité des procès, quand les pièces sont examinées au grand jour et quand la dramaturgie des audiences place sur les acteurs une pression psychologique qui les oblige à une forme de sincérité. Pour la santé de la démocratie française, il est crucial que cette vérité se manifeste, quelles qu’en soient les conséquences. Sinon justice et politique seront une nouvelle foi