L’hyperparlement arrive, Jean-François Copé est son prophète. A l’occasion des journées parlementaires UMP qui se tiennent au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi et vendredi, les élus UMP sont invités à célébrer l’avènement de la «coproduction législative». En juin 2007, Jean-François Copé était devenu président du groupe UMP, car Nicolas Sarkozy ne le voulait pas comme ministre. Un coup dur pour celui qui n’a jamais caché son ambition : l’Elysée, en 2017 au plus tard. Mais, très vite, le relégué s’est convaincu que la conquête du sommet ne passait plus nécessairement par l’exécutif. Et il s’est emparé avec gourmandise des nouveaux pouvoirs donnés au Parlement : maîtrise de la moitié de l’ordre du jour, contrôle de l’exécutif accru, examen en séance des textes retravaillés en commission et non plus de ceux présenté par le gouvernement.
Complicité. De la rencontre fortuite de son ambition personnelle et d'une réforme voulue par Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé a ainsi fait une arme de guerre politique. Le président du groupe entend démontrer que la réforme constitutionnelle de juillet 2008 a fait de lui l'un des hommes forts de la République. «Aujourd'hui, tous les ministres ont intégré la nouvelle donne : ils savent qu'il y a un patron à l'Elysée, et qu'il y en a un autre à l'Assemblée nationale», reconnaît un conseiller ministériel.
Avec la complicité active de Gérard Longuet, patron des sénateurs UMP, Jean-François Copé a donc proclamé «l'an 01»